lundi 31 octobre 2011

Citations Marcel Proust

Proust, Marcel (1871-1922). Né à Paris d'un père médecin et d'une mère issue de la haute bourgeoisie juive, Proust grandit à Paris et à Illiers, village de la Beauce dans lequel il passa la plupart de ses vacances. Très jeune, il se mit à fréquenter les milieux mondains de la capitale et à écrire. Ses premiers textes parurent dans le Banquet, revue qu'il avait fondée avec des camarades du lycée Condorcet, ainsi que dans la Revue blanche. En 1895, il entreprit la rédaction d'un roman autobiographique, Jean Santeuil (posthume, 1952) puis, publia un recueil de nouvelles, d'essais et de vers, les Plaisirs et les Jours, (1896), accompagné d'une préface d'Anatole France. Sa vie se partageait alors entre les plaisirs du monde, la lecture et l'écriture.

Il semble que les événements soient plus vastes que le moment où ils ont lieu et ne peuvent y tenir tout entiers.

Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver.

L'adolescence est le seul temps où l'on ait appris quelque chose.

L'amour est un exemple frappant du peu qu'est la réalité pour nous.

L'amour le plus exclusif pour une personne est toujours l'amour d'autre chose.

L'amour physique, si injustement décrié, force tellement tout être à manifester jusqu'aux moindres parcelles qu'il possède de bonté, d'abandon de soi, qu'elles resplendissent jusqu'aux yeux de l'entourage immédiat.

L'amour, c'est l'espace et le temps rendus sensibles au coeur.

L'erreur est plus entêtée que la foi et n'examine pas ses croyances.

L'habitude est une seconde nature, elle nous empêche de connaître la première dont elle n'a ni les cruautés, ni les enchantements.

L'instinct dicte le devoir et l'intelligence fournit des prétextes pour l'éluder.

La jalousie n'est souvent qu'un inquiet besoin de tyrannie appliquée aux choses de l'amour.

La jeunesse est cet heureux temps où l'on devrait plutôt dire qu'on ne doute de rien plutôt que de dire qu'on n'y doute pas de soi.

La musique est peut-être l'exemple unique de ce qu'aurait pu être - s'il n'y avait pas eu l'invention du langage, la formation des mots, l'analyse des idées - la communication des âmes.

La preuve qu'il est trop aimé dispense à tout jamais d'aimer assez celui qui la reçoit.

Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination.

Le bonheur est salutaire pour les corps, mais c'est le chagrin qui développe les forces de l'esprit.

Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses.

Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme.

Les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain.

Les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus.

Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres.

Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie.

Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d'entretenir en nous quelques petites folies.

On a tort de parler en amour de mauvais choix, puisque dès qu'il y a choix il ne peut être que mauvais.

On devient moral dès qu'on est malheureux.

On est impuissant à trouver du plaisir quand on se contente de le chercher.

On n'aime que ce qu'on ne possède pas tout entier.

On ne peut bien décrire la vie des hommes si on ne la fait baigner dans le sommeil où elle plonge et qui, nuit après nuit, la contourne comme une presqu'île est cernée par la mer.

On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner.

On pardonne les crimes individuels, mais non la participation à un crime collectif.

On serait à jamais guéri du romanesque si l'on voulait, pour penser à celle qu'on aime, tâcher d'être celui qu'on sera quand on ne l'aimera plus.

Quand on a beaucoup changé, on est induit à supposer qu'on a plus longtemps vécu.

Quand on travaille pour plaire aux autres on peut ne pas réussir, mais les choses qu'on a faites pour se contenter soi-même ont toujours chance d'intéresser quelqu'un.

Rien n'est plus limité que le plaisir et le vice.

Si beau que soit l'ostensoir, ce n'est qu'au moment où on ferme les yeux qu'on sent passer Dieu.

Sous toute douceur charnelle un peu profonde, il y a la permanence d'un danger.

Tout comme l'avenir, c'est grain par grain qu'on goûte le passé.

Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l'ordre des années et des mondes.

Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés.

Un milieu élégant est celui où l'opinion de chacun est faite de l'opinion des autres. Est-elle faite du contre-pied de l'opinion des autres? C'est un milieu littéraire.

Une vérité clairement comprise ne peut plus être écrite avec sincérité.

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