Sidonie Gabrielle Colette (Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, 28 janvier 1873 - Paris, 3 août 1954), dite Colette, est une romancière française, élue membre de l'Académie Goncourt en 1945.
Dernière enfant du couple formé par ces parents mythiques que sont devenus Sido (Sidonie Landoy) et le capitaine Colette, celle qui deviendra Colette a vécu une enfance heureuse dans un petit village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d'une nature fraternelle, elle rencontre adolescente Henry Gauthier-Villars, surnommé 'Willy', avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs. Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale. Vite saisi par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'engage à écrire ses souvenirs d'école, qu'il signe sans vergogne de son seul nom. Ce sera Claudine à l'école, bientôt suivi d'une série de Claudine (La maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.), dont les romans seront publiés sous le nom du seul Willy.
A ceux-ci je n'ai pas causé de si grands tourments, tout au plus des ennuis.
Ainsi va la routine de souffrir, comme va l'habitude de la maladresse amoureuse ...
Au lieu d'aborder des îles, je vogue donc vers ce large où ne parvient que le bruit solitaire du coeur, pareil à celui du ressac. Rien ne dépérit, c'est moi qui m'éloigne, rassurons-nous. Le large, mais non le désert.
Aujourd'hui ou on s'épouse et on n'a pas d'enfant ou on ne s'épouse pas et on a des enfants.
C'est à qui réalisera le mélange le plus baroque, les liquides les plus dénaturés.
C'est le printemps rôti, qui accourcit l'herbe et les lances du blé.
C'est si simple, n'est-ce pas, l'amour? Tu ne lui prêtais pas ce visage ambigu, tourmenté? On s'aime, on se donne l'un à l'autre, nous voilà heureux pour la vie, n'est-ce pas? Ah! que tu es jeune, et pis que jeune, toi qui ne souffres que de m'attendre!
C'est une langue bien difficile que le français. A peine écrit-on depuis quarante-cinq ans qu'on commence à s'en apercevoir.
Car elle frôle constamment la tentation la plus poignante, la plus suave, la plus parée de tous les attraits: celle de se venger.
Car j'ai un amoureux. Je ne trouve à lui donner que ce nom passé de mode; il n'est ni mon amant, ni mon flirt, ni mon patito ... c'est mon amoureux.
Ce lieu déborde de vie, surtout à la pointe du jour et au coucher des oiseaux.
Ce n'est pas là le bilan d'une ogresse. Plutôt le jeu, assez cruel, d'une connaisseuse en plaisirs de l'esprit.
Ce n'est qu'un homme capable de feindre une émotion sans doute, mais non de la dissimuler.
Ce qu'on trouve ne vaut pas toujours ce qu'on quitte.
Ces petits souvenirs-là, comme ils sont acides, irritants ... Leur vivacité d'évocation nous fait un peu lâches.
Ces plaisirs qu'on nomme, à la légère, physiques.
Choisir, être choisi, aimer: tout de suite après viennent le souci, le péril de perdre, la crainte de semer le regret.
Connaître ce qui lui était caché, c'est la griserie, l'honneur et la perte de l'homme.
D'instinct, j'aime acquérir et engranger ce qui promet de durer au delà de mon terme.
Dans ce milieu charmant, j'apporte en écot ma tête frisée ...
De chaque détour surgissent ou s'enfuient une erreur, un mensonge involontaire, une vérité chenue de trente ans d'âge, qui gauchit les faits et respecte les figures.
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