BALZAC HONORE
Ne le 29 Mai 1799 Décédé le 18 août 1850 (à l'âge de 51 ans)
Le mariage est un sacrement en vertu duquel nous ne communiquons que des chagrins.
Le mariage est une vie, le voile est une mort.
Le Mathématicien vous dira que l'infini des Nombres existe et ne se démontre pas.
Le monde se contente de grimaces, il se paie de ce qu'il donne, sans en vérifier l'aloi.
Le Parisien s'étonne que tout ne soit pas partout comme à Paris, et le Français, comme en France.
Le passage de l'activité à la retraite est, en effet, le temps critique de l'employé.
Le plaisir est comme certaines substances médicales: pour obtenir constamment les mêmes effets, il faut doubler les doses, et la mort ou l'abrutissement est contenu dans la dernière.
Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre.
Le praticien, vulgairement appelé recors, est l'homme de justice par hasard, il est là pour assister l'exécution des jugements; c'est, pour les affaires civiles, un bourreau d'occasion.
Le Rapport est dans l'administration actuelle ce que sont les limbes dans le christianisme.
Le respect est une barrière qui protège autant un père et une mère que les enfants, en évitant à ceux-là des chagrins, à ceux-ci des remords.
Le reste du monde a la valeur des personnages d'une tapisserie pour deux amants.
Le sentiment que l'homme supporte le plus difficilement est la pitié, surtout quand il la mérite. La haine est un tonique, elle fait vivre, elle inspire la vengeance; mais la pitié tue, elle affaiblit encore notre faiblesse.
Le silence devient plus dangereux que la parole, en communiquant aux yeux toute la puissance de l'infini des cieux qu'ils reflètent.
Le sort d'un ménage dépend de la première nuit.
Le sublime est toujours semblable à lui-même.
Le suicide est l'effet d'un sentiment que nous nommerons l'estime de soi-même, pour ne pas le confondre avec le mot honneur.
Le temps est le seul capital des gens qui n'ont que leur intelligence pour fortune.
Le travail constant est la loi de l'art comme celle de la vie ...
Le vrai littéraire ne saurait être le vrai de la nature.
Les âmes fortes ne sont ni jalouses ni craintives: la jalousie est un doute, la crainte est une petitesse.
Les âmes grandes sont toujours disposées à faire une vertu d'un malheur.
Les amis véritables jouissent, dans l'ordre moral, de la perfection dont est doué l'odorat des chiens; ils flairent les chagrins de leurs amis, ils en devinent les causes, ils s'en préoccupent.
Les artistes gênés sont impitoyables: ils fuient ou se moquent.
Les baisers d'une femme sincère ont un miel divin qui semble mettre dans celte caresse une âme, un feu subtil par lequel le cœur est pénétré. Les baisers dénués de cette onction savoureuse sont âpres et secs.
Les blessures d'amour-propre deviennent incurables quand l'oxyde d'argent y pénètre.
Les charmes de la jeunesse sont l'unique bagage de l'amour.
Les choses extérieures sont, pour les sots, la moitié de la vie; et pour cela, plus d'un homme de talent se trouve un sot malgré tout son esprit.
Les deux personnes ressemblaient à deux amants brouillés qui se boudent, se tournent le dos et vont s'embrasser au premier mot d'amour.
Les dynasties qui commencent ont, comme les enfants, des langes tachés.
Les embrassades couvrent une profonde indifférence, et la politesse un mépris continuel. On n'y aime jamais autrui.
Les époques déteignent sur les hommes qui les traversent.
Les événements ne sont jamais absolus, leurs résultats dépendent entièrement des individus: le malheur est un marchepied pour le génie, une piscine pour le chrétien, un trésor pour l'homme habile, pour les faibles un abîme.
Les femmes sont constamment les dupes ou les victimes de leur excessive sensibilité ...
Les femmes sont des poêles à dessus de marbre.
Les gens de la campagne appliquent le mot de noce à toutes les réjouissances. Boire, se quereller, se battre, manger et rentrer ivre et malade, c'est faire la noce.
Les gens de la campagne ont une horreur profonde pour toute espèce de changement, même pour celui qui leur paraît utile à leurs intérêts.
Les gens doués d'un extérieur agréable ne rencontrent aucune difficulté au début de la vie, ils ne déploient alors aucun talent, ils sont corrompus par les avances que leur fait le monde, et il faut leur payer plus tard les intérêts de leurs qualités!
Les gens généreux font de mauvais commerçants.
Les gens qui aiment ne doutent de rien, ou doutent de tout.
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