Le quatrième épisode de son autobiographie, Tout dit et fait, a été écrit quand Beauvoir avait soixante-trois. Dans ce elle se décrit comme une personne qui a toujours été en sécurité dans un monde imparfait: «Depuis que j'ai 21 ans, je n'ai jamais été solitaire Les possibilités qui me sont conférés au début m'a permis non seulement de mener une vie heureuse, mais d'être heureuse dans la vie que je menais. J'ai été conscient de mes lacunes et mes limites, mais j'ai fait le meilleur d'entre eux. Quand j'étais tourmenté par ce qui se passait dans le monde, c'était le monde, je voulais changer, pas ma place dans ce monde. " Le 14 avril 1986, Simone de Beauvoir est décédé dans un hôpital parisien.
Sartre était mort six ans plus tôt.
Je me disais que, tant qu'il y aurait des livres, le bonheur m'était garanti.
Je me reprochais d'être duplice, hypocrite.
Je n'en sais pas assez long, je n'y vois pas clair, je prends parti à la légère, je n'ai pas le temps, je n'aurai jamais le temps. C'était excédant, ce refrain.
Je ne suis pas une cachottière, moi, je ne m'entoure pas de mystère.
Je ne trouve pas que cela soit intéressant de réussir individuellement.
Je ne veux pas que la vie se mette à avoir d'autres volontés que les miennes.
Je plaignais les grandes personnes dont les semaines étales sont à peine colorées par la fadeur des dimanches. Vivre sans rien attendre me paraissait affreux.
Je pouvais rentrer à l'aube ou lire au lit toute la nuit, dormir en plein midi, rester claquemurée vingt-quatre heures de suite, descendre brusquement dans la rue.
Je savais qu'aucun malheur ne me viendrait jamais par lui, à moins qu'il ne mourût avant moi.
Je suis avec la plus grande attention les efforts des «antipsychiatres» pour briser le cercle du «grand renfermement».
Je suppose que ça ne vous soit pas agréable, l'idée que les communistes vont ouvrir une campagne contre vous?
Je trouvais d'autant plus affreux de mourir que je ne voyais pas de raison de vivre.
Je vous aime, pas d'un amour de vacances, d'un amour d'un instant, d'un grand amour dont je veux les tristesses comme les joies, d'un amour où je suis engagée corps et âme, si lourd, si précieux que parfois j'en ai le souffle coupé.
L'amour maternel n'a rien de naturel.
L'Angleterre victorienne cantonnait impérieusement la femme au foyer.
L'art est une tentative pour intégrer le mal.
L'écrivain original, tant qu'il n'est pas mort, est toujours scandaleux.
L'érotisme est un mouvement vers l'Autre...
L'érotisme implique une revendication de l'instant contre le temps, de l'individu contre la collectivité.
L'esclave qui obéit choisit d'obéir.
L'Etat venait de reprendre en main la construction des voies de communication et les autoroutes à péage se multipliaient.
L'homme est libre; mais il trouve sa loi dans sa liberté même.
L'homme ne peut s'éclairer par Dieu; c'est par l'homme qu'on essaiera d'éclairer Dieu.
L'homme sérieux est dangereux; il est naturel qu'il se fasse tyran.
L'humanité est une suite discontinue d'hommes libres qu'isole irrémédiablement leur subjectivité.
L'intimité quotidienne ne crée ni compréhension ni sympathie.
La beauté se raconte encore moins que le bonheur.
La crise de la ménopause coupe en deux avec brutalité la vie féminine; c'est cette discontinuité qui donne à la femme l'illusion d'une «nouvelle vie».
La croûte terrestre. Quel énorme gâteau, cette planète, mal cuit, trop cuit, boursouflé, crevassé, fendillé, craquelé, tavelé, gonflé de cloques, creusé de poches, fumant, fumeux, encore bouillant et bouillonnant.
La dispute durera tant que les hommes et les femmes ne se reconnaîtront pas comme des semblables, c'est-à-dire tant que se perpétuera la féminité en tant que telle.
La fatalité triomphe dès que l'on croit en elle.
La femme est tout ce que l'homme appelle et tout ce qu'il n'atteint pas.
La femme libre est seulement en train de naître.
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