mardi 20 décembre 2011

Citations sur les hommes C




Chamfort
À égalité d’esprit et de lumière, l’homme né riche ne doit jamais connaître, aussi bien que le pauvre, la nature, le cœur humain et la société. C’est que dans le moment où l’autre plaçait une jouissance, l’autre se consolait par une réflexion.

A voir la manière dont on use auprès des malades dans les hôpitaux, on dirait que les hommes ont imaginé ces tristes asiles, non pour soigner les malades, mais pour les soustraire aux regards des heureux dont ces infortunés troubleraient la jouissance.

Au lieu de vouloir corriger les hommes de certains travers insupportables à la société, il aurait fallu corriger la faiblesse de ceux qui les souffrent.

C’est après l'âge des passions que les grands hommes ont produit leurs chefs-d’œuvre.

Dans la société, l'honnête homme est une variété de l'espèce humaine.

Dans les grandes choses, les hommes se montrent comme il leur convient de se montrer ; dans les petites, ils se montrent comme ils sont.

Des qualités trop supérieures rendent souvent un homme moins propre à la société. On ne va pas au marché avec des lingots ; on y va avec de l’argent ou de la petite monnaie.

En vivant et en voyant les hommes, il faut que le cœur se brise ou se bronze.

En regarder voyant quelquefois les friponneries des petits et les brigandages des hommes en place, on est tenté de la société comme un bois rempli de voleurs, dont les plus dangereux sont les archers, préposés pour arrêter les autres.

Grâce à la passion des femmes, il faut que l’homme le plus honnête soit ou un mari, ou un sigisbée ; ou un crapuleux, ou un impuissant.

Il en est de la valeur des hommes comme celle des diamants, qui a une certaine mesure de grosseur, de pureté, de perfection, ont un prix fixe et marqué, mais qui, par-delà cette mesure, restent sans prix, et ne trouvent point d’acheteurs.

Il faut qu’un honnête homme ait l’estime publique sans y avoir pensé, et pour ainsi dire, malgré lui. Celui qui l’a cherchée donne sa mesure.

Il n'est pas vrai que plus on pense, moins on sent ; mais il est vrai que plus on juge, moins on aime. Peu d'hommes vous mettent dans le cas de faire exception à cette règle.

Il n'y a personne qui n'ait plus d'ennemis dans le monde qu'un homme droit, fier et sensible, disposé à laisser les personnes et les choses pour ce qu'elles sont, plutôt qu'à les prendre pour ce qu'elles ne sont pas.

Il n’y a pas d’homme qui puisse être, à lui tout seul, aussi méprisable qu’un corps. il n’y a point de corps qui puisse être aussi méprisable que le public.

Il n’y a personne qui ait plus d’ennemis dans le monde qu’un homme droit, fier et sensible, disposé à laisser les personnes et les choses pour ce qu’elles sont, plutôt qu’à les prendre pour ce qu’elles ne sont pas.

Il y a dans le cerveau des femmes une case de moins, et dans leur coeur une fibre de plus que chez les hommes.

Il y a des hommes à qui les illusions sur les choses qui les intéressent sont aussi nécessaires que la vie.

Il y a des hommes chez qui l’esprit n’est qu’un talent par lequel ils semblent dominés, qu’ils ne gouvernent pas, et qui n’est point aux ordres de leur raison.

Il y a deux choses auxquelles il faut se faire sous peine de trouver la vie insupportable : ce sont les injures du temps et les injustices des hommes.

Il y a loin de l'homme qui méprise l'argent à celui qui est véritablement honnête.

Il y a peu de vices qui empêchent un homme d'avoir beaucoup d'amis, autant que peuvent le faire de trop grandes qualités.

Il y a, entre l’homme d’esprit, méchant par caractère, et l’homme d’esprit, bon et honnête, la différence qui se trouve entre un assassin et un homme du monde qui fait bien des armes.

J’ai renoncé à l’amitié de deux hommes, l’un parce qu’il ne m’a jamais parlé de lui, l’autre parce qu’il ne m’a jamais parlé de moi.

L’homme pauvre, mais indépendant des hommes, n'est qu'aux ordres de la nécessité. L’homme riche, mais dépendant, est aux ordres d'un autre homme ou de plusieurs.

L’homme peut aspirer à la vertu ; il ne peut raisonnablement prétendre de trouver la vérité.

L’homme sans principes est aussi ordinairement un homme sans caractère, car s'il était né avec du caractère, il aurait senti le besoin de se créer des principes.

L’homme vit souvent avec lui-même, et il a besoin de vertu ; il vit avec les autres, et il a besoin d'honneur.

L’homme, dans l'état actuel de la société, me paraît plus corrompu par sa raison que par ses passions.

L’opinion publique est une juridiction que l'honnête homme ne doit jamais reconnaître parfaitement et qu'il ne doit jamais décliner.

La justice des hommes est toujours une forme de pouvoir.

La nature paraît se servir des hommes pour ses desseins, sans se soucier des instruments qu'elle emploie ; à peu près comme les tyrans qui se défont de ceux dont ils se sont servis.

La plupart des institutions sociales paraissent avoir pour objet de maintenir l’homme dans une médiocrité d’idées et de sentiments qui le rendent plus propre à gouverner ou à être gouverné.

La société, qui rapetisse beaucoup les hommes, réduit les femmes à rien.

La vie est un miroir dans lequel l'homme n'est jamais que le reflet de lui-même.

Le genre humain, mauvais de sa nature, est devenu plus mauvais que la société. chaque homme y porte les défauts : 1/ de l'humanité ; 2/ de l'individu ; 3/ de la classe dont il fait partie dans l'ordre social.

Le grand malheur des passions n’est pas dans le tourment qu’elles causent, mais dans les fautes qu’elles font commettre. Les passions font vivre l’homme, la sagesse le fait seulement durer.

Le grand malheur des passions n’est pas dans les tourments qu’elles causent, mais dans les fautes, dans les turpitudes qu’elles font commettre, et qui dégradent l’homme.

Le mariage est un état trop parfait pour l'imperfection de l'homme.

Le philosophe, se portant pour un être qui ne donne aux hommes que leur valeur véritable, il est fort simple que cette manière de juger ne plaise à personne.

Le plus riche des hommes, c’est l’économe, le plus pauvre, c’est l’avare.

Les anglais sont le seul peuple qui ait trouvé le moyen de limiter la puissance d'un homme dont la figure est sur un écu.

Les favoris, les hommes en place mettent quelquefois de l’intérêt à s’attacher des hommes de mérite, mais ils en exigent un avilissement préliminaire qui repousse loin d’eux tous ceux qui ont quelque pudeur.

Les grands seigneurs et les beaux esprits, deux classes qui se recherchent mutuellement, veulent unir deux espèces d’hommes dont les uns font un peu plus de poussière et les autres un peu plus de bruit.

Les hommes deviennent petits en se rassemblant.

Les hommes qu’on ne connaît qu’à moitié, on ne les connaît pas ; les choses qu’on ne sait qu’aux trois quarts, on ne les sait pas du tout. ces deux réflexions suffisent pour faire apprécier presque tous les discours qui se tiennent dans le monde.

Les hommes sont si pervers que le seul espoir et même le seul désir de les corriger, de les voir raisonnables et honnêtes, est une absurdité, une idée romanesque, qui ne se pardonne qu'à la simplicité de la première jeunesse.

Les passions font vivre l’homme, la sagesse le fait seulement durer.

Les vers ajoutent de l’esprit à la pensée de l’homme qui en a quelquefois assez peu ; et c’est ce qu’on appelle talent.

Lorsqu’on a pénétré le fond des choses, la perte des illusions amène la mort de l’âme, c’est-à-dire un désintéressement complet sur tout ce qui touche et occupe les autres hommes.

L’homme arrive novice à chaque âge de sa vie.

L’honnête homme, détrompé de toutes les illusions, est l’homme par excellence.

Notre raison nous rend quelquefois aussi malheureux que nos passions ; et on peut dire de l'homme, quand il est dans ce cas, que c'est un malade empoisonné par son médecin.

On est plus heureux dans la solitude que dans le monde. cela ne viendrait-il pas de ce que dans la solitude on pense aux choses, et que dans le monde on est forcé de penser aux hommes ?

On gouverne les hommes avec la tête ; on ne joue pas aux échecs avec un bon coeur.

On n'est point un homme d'esprit pour avoir beaucoup d'idées, comme on n'est pas un bon général pour avoir beaucoup de soldats.

On ne connaît pas du tout l’homme qu’on ne connaît pas très bien ; mais peu d’hommes méritent qu’on les étudie. De là vient que l’homme d’un vrai mérite doit avoir en général peu d’empressement d’être connu.

Parole d'homme riche : les pauvres, on a beau ne rien leur donner, ils n'arrêtent pas de demander.

Pour être un grand homme dans les lettres, ou du moins opérer une révolution sensible, il faut, comme dans l’ordre politique, trouver tout préparé et naître à propos.

Pour parvenir à pardonner à la raison le mal qu'elle fait à la plupart des hommes, on a besoin de considérer ce que serait l'homme sans sa raison.

Pour qu'une liaison d'homme à femme soit vraiment intéressante, il faut qu'il y ait entre eux jouissance, mémoire ou désir.

Presque tous les hommes sont esclaves faute de savoir prononcer la syllabe : non.

Qu’est-ce qu'un philosophe ? C’est un homme qui oppose la nature à la loi, la raison à l'usage, sa conscience à l'opinion, et son jugement à l'erreur.

Quel est donc cet instinct moral qui apprend à l’homme sans éducation, que la récompense de ces actions est dans le cœur de celui qui les a faites ? Il semble qu’en nous les payant, on nous les ôte.

Quelque mal qu’un homme puisse penser des femmes, il n’y a pas de femme qui n’en pense encore plus mal que lui.

Quiconque n'a pas de caractère n'est pas un homme, c'est une chose.

Qu’est-ce que c’est qu’un homme de lettres qui n’est pas rehaussé par son caractère, par le mérite de ses amis, et par un peu d’aisance ?

Telle est la misérable condition des hommes, qu'il leur faut chercher, dans la société, des consolations aux maux de la nature, et, dans la nature, des consolations aux maux de la société.

Tout homme qui se connaît des sentiments élevés a le droit, pour se faire traiter comme il convient, de partir de son caractère, plutôt que de sa position.

Trois puissances gouvernent les hommes : le fer, l'or et l'opinion ; et quand le despotisme a lui-même détruit cette dernière, il ne tarde pas à perdre les deux autres.

Un auteur, homme de goût est, parmi ce public blasé, ce qu’une jeune femme est au milieu d’un cercle de vieux libertins.

Un des grands malheurs de l'homme, c'est que ses bonnes qualités même lui sont quelquefois inutiles, et que l'art de s'en servir et de bien les gouverner n'est souvent qu'un fruit tardif de l'expérience.

Un homme amoureux est un homme qui veut être plus aimable qu'il ne peut ; et voilà pourquoi presque tous les amoureux sont ridicules.

Un homme amoureux, qui plaint l’homme raisonnable, me paraît ressembler à un homme qui lit des contes de fées, et qui raille ceux qui lisent l’histoire.

Un homme d'esprit est perdu s'il ne joint pas à l'esprit l'énergie de caractère.

Un homme raisonnable ne peut agir sans motif.

Un homme sage en même temps qu’honnête se doit à lui-même de joindre à la pureté qui satisfait sa conscience, la prudence qui devine et prévient la calomnie.

Une femme n’est rien par elle-même ; elle est ce qu’elle paraît à l’homme qui s’en occupe : voilà pourquoi elle est si furieuse contre ceux à qui elle ne paraît pas ce qu’elle voudrait paraître. Elle y perd son existence.

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