lundi 14 novembre 2011

Citations Guillaume Appolinaire



Et dans ce jour d'août 1915 le plus chaud de l'année Bien abrité dans l'hypogée que j'ai creusé moi-même C'est à toi que je songe Italie mère de mes pensées ...

Et dans les champs les coquelicots se fanent en se violaçant Et en répandant une odeur opiacée.

Et l'unique cordeau des trompettes marines.
Et la mer au soleil ne supporte que l'ombre Que jettent des oiseaux les ailes éployées.

Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne. Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu'on les cueille Le vent et la forêt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille.


Et qui oserait dire que, pour ceux qui sont dignes de la joie, ce qui est nouveau ne soit pas beau? Les autres se chargeront vite d'avilir cette nouveauté sublime, après quoi elle pourra entrer dans le domaine de la raison.


Et s'écrie en versant des larmes - Baquet plein de vin parfumé - Viennent aujourd'hui les gendarmes - Nous aurons bu le vin de mai - Allons Julia la mam'zelle - Bois avec nous ce clair bouillon - D'herbes et de vin de Moselle.

Et toi que les fenêtres observent la honte te retient d'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin ...

Et toi qui me suis en rampant Dieu de mes dieux morts en automne Tu mesures combien d'empans J'ai droit que la terre me donne  mon ombre ô mon vieux serpent.

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie.


Fondés en poésie nous avons des droits sur les paroles qui forment et défont l'Univers.

Il est grand temps de rallumer les étoiles.


Il vaut mieux être cocu qu'aveugle. Au moins, on voit les confrères.


Il y a un poème à faire sur l'oiseau qui n'a qu'une aile.

Ils se savent prédestinés a briller plus que des planètes a briller doucement changés en étoiles et enneigés aux Noëls bienheureuses fêtes des sapins en songés aux longues branches langoureuses.

Incertitude, ô mes délices Vous et moi nous nous en allons comme s'en vont les écrevisses  à reculons, à reculons.

Intercalées dans l'an c'étaient les journées veuves les vendredis sanglants et lents d'enterrements de blancs et de tout noir vaincus des cieux qui pleuvent quand la femme du diable a battu son amant.

J'ai cueilli ce brin de bruyère - L'automne est morte souvins-t'en - Nous ne nous verrons plus sur terre - Odeur du temps brin de bruyère - Et souviens-toi que je t'attends. - Il y a un poème à faire sur l'oiseau qui n'a qu'une aile.

J'ai tout donné au soleil, tout, sauf mon ombre.


J'aime l'art d'aujourd'hui parce que j'aime avant tout la lumière et tous les hommes aiment avant tout la lumière, ils ont inventé le feu.

Je chante la joie d'errer et le plaisir d'en mourir.

Je compris qu'il ne se vantait point, et qu'érudit et sanguinaire, l'homme à qui j'avais affaire était un maniaque du meurtre.

L'amour est mort j'en suis tremblant J'adore de belles idoles les souvenirs lui ressemblant comme la femme de Mausole, je reste fidèle et dolent.

L'amour s'en va Comme cette eau courante L'amour s'en va comme la vie est lente et comme l'Espérance est violente.

L'anémone et l'ancolie - Ont poussé dans le jardin - Où dort la mélancolie - Entre l'amour et le dédain.

L'arlequine s'est mise nue et dans l'étang mire son corps.
L'Honneur tient souvent à l'heure que marque la pendule.

La grande force est le désir Et viens que je te baise au front O légère comme une flamme dont tu as toute la souffrance Toute l'ardeur et tout l'éclat.

La joie venait toujours après la peine.

Le cubisme est l'art de peindre des ensembles nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité de vision, mais à la réalité de conception.

Le pré est vénéneux mais joli en automne Les vaches y paissant lentement s'empoisonnent le colchique couleur de cerne et de lilas y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là.
Le printemps clair l'avril léger.

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été.

Léger ... n'est pas un mystique, il est peintre.

Les becs de gaz pissaient leur flamme au clair de lune.

Les enfants de l'école viennent avec fracas vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica.

Les enfants des morts vont jouer dans le cimetière Martin Gertrude Hans et Henri nul coq n'a chanté aujourd'hui

Les feuilles - Qu'on foule - Un train - Qui roule- La vie - S'écoule.

Les feuilles ô liberté végétale ô seule liberté terrestre.

Les sapins en bonnets pointus de longues robes revêtus comme des astrologues saluent leurs frères abattus les bateaux qui sur le Rhin voguent.

Les sirènes laissant les périlleux détroits arrivent en chantant bellement toutes trois.

Les vers luisants brillent cette nuit autour de moi comme si la prairie était le miroir du ciel Etoilé.



Les vieilles femmes tout en pleurant cheminent et les bons ânes braillent hi-han et se mettent à brouter les fleurs des couronnes mortuaires.

Ma bitte devint plus brune, mes poils formèrent une jolie barbiche, ma voix était devenue profonde.

Ma bouche aura des ardeurs de géhenne - Ma bouche te sera un enfer de douceur...

Ma Lou je coucherai ce soir dans les tranchées qui près de nos canons ont été piochées.

Mais nous étions bien mal cachés toutes les cloches à la ronde nous ont vus du haut des clochers et le disent à tout le monde.

Mais, Madame, écoutez-moi donc vous perdez quelque chose C'est mon cœur, pas grand-chose ramassez-le donc.

Maraudeur étranger malheureux malhabile voleur ,voleur que ne demandais-tu ces fruits mais puisque tu as faim que tu es en exil il pleure il est barbare et bon pardonnez-lui.

Mars et Vénus sont revenus ils s'embrassent à bouches folles devant des sites ingénus ...





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