Ceux qui n’aiment pas Platon plus que la vérité ne peuvent  pas franchir le seuil de l’Académie, de la même façon ceux qui n’aiment pas la  beauté  plus que la vérité ne connaîtront jamais les recoins les  plus secrets de l’art.
Il y a une sinistre fatalité derrière toute distinction  physique ou intellectuelle : le genre de fatalité qui semble poursuivre, à  travers l’histoire, le spas titubants des rois. Il vaut mieux ne pas être trop  différent de ses semblables.
Pour l’artiste, le vice et la vertu sont les matériaux de  son art.
Il nous faut inventer un nouvel hédonisme qui recréera la  vie et la sauvera de ce puritanisme dur et malséant qu’étrangement on voit  renaître aujourd’hui. Sans doute devra-t-il intégrer l’activité de l’intellect,  mais sans jamais accepter de théorie ou de système qui sacrifierait la moindre  expérience passionnée. Le but de ce nouvel hédonisme, d’ailleurs, sera  l’expérience elle-même et non les fruits de l’expérience, qu’ils soient doux ou  amers. De l’esthétisme qui émousse les sens, comme du libertinage vulgaire qui  les engourdit, il ne connaîtra rien. Mais il devra enseigner à l’homme comment  se concentrer sur les moments d’une vie qui n’est elle-même qu’un court  moment.
L’art n’exprime jamais autre chose que lui-même. Il a une  vie indépendante, tout comme la pensée et se développe purement à sa guise. Il  n’est pas nécessairement réaliste si l’époque est réaliste, ni spirituel si  l’époque est religieuse. Loin d’être une création de son temps, il est en  général en opposition directe avec lui, et la seule histoire qu’il nous réserve  est l’histoire de ses propres progrès.
Les gens qui ont de bonnes intentions s’en sortent toujours  mal. Ils sont comme ces dames qui s’habillent très mal afin d’afficher leur  piété. Les bonnes intentions sont invariablement non  grammaticales.
L’homme peut croire à l’impossible, mais il ne peut pas  croire à l’improbable.
Lorsque l’art sera plus varié, la  nature  prendra sans doute elle aussi des formes plus variées.
Si un homme a assez peu d’imagination pour produire des  preuves à l’appui d’un mensonge, il pourrait tout aussi bien dire immédiatement  la vérité.
Les historiens d’autrefois nous ont donné de délicieuses  fictions en guise de faits ; le romancier moderne nous présente des faits  ennuyeux en guise de fiction.
La nature n’est pas la mère qui nous a enfantés. Elle est  notre création. C’est dans notre cerveau qu’elle s’éveille à la vie. Les choses  existent parce que nous les voyons, et ce que nous voyons, comment nous le  voyons, dépend des arts qui nous ont influencés. Il n’y a aucune commune mesure  entre regarder et voir une chose. Pour voir quelque chose, il faut en voir la  beauté.
La véritable école de l’art n’est pas la vie mais  l’art
Jamais je ne pourrai vous dire que le monde, la voix du  monde ou la voix de la société sont sans importance. Ils ont beaucoup  d’importance. Ils ont beaucoup trop d’importance.
Je suis la seule personne au monde que j’aimerais connaître  de fond en comble, mais cela m’est impossible pour le moment ;
Ceux qui aujourd’hui écrivent leurs mémoires ont en général  perdu tous leurs souvenirs et n’ont jamais rien fait qui vaille la peine qu’on  s’en souvienne.
L’éducation est une chose admirable, mais il faudrait  parfois se rappeler que rien de ce qui vaut la peine d’être connu ne peut  s’enseigner.
Les femmes sont comme les adolescents, elles vivent de  leurs « espérances »
Un esprit tordu est tout aussi naturel pour certaines  personnes qu’un corps tordu.
Chaque fois qu’un homme fait quelque chose de complètement  idiot, c’est toujours pour les plus nobles raisons.
Je croyais ne pas avoir de cœur. Je m’aperçois que j’en ai  un, ce qui ne me va pas du tout. Je ne crois pas que cela aille avec la mode  d’aujourd’hui. Avoir un cœur nous vieillit et gâche notre carrière aux moments  les plus critiques.
Je ne joue pas juste – tout le monde peut jouer juste –  mais je joue avec énormément d’expression. En ce qui concerne le piano, le  sentiment est mon fort. Je garde la science pour la vie.
J’adore les hommes de plus de soixante-dix ans. Ils  proposent toujours de nous offrir toute une vie de dévotion.
Tous ceux qui sont incapables d’apprendre font carrière  dans l’enseignement – voilà où nous a menés notre enthousiasme pour  l’éducation.
La nature abhorre l’esprit.
Nous ne différons les uns des autres que par les  accessoires – par le vêtement, les manières, le ton des voix, les options  religieuses, l’apparence personnelle, quelques habitudes et autres choses du  même genre.
Plus nous étudions l’art, moins la nature nous intéresse.  Ce que l’art nous révèle vraiment est le manque de dessein dans la nature, ses  étranges malfaçons, le fait qu’elle ne soit absolument pas terminée… Nous avons  de  la chance, toutefois, que la nature soit aussi imparfaite, car  nous n’aurions autrement jamais eu d’art. l’art est notre protestation  vigoureuse, notre courageuse tentative de montrer à la nature où est sa place.  Quant à la variété infinie de la nature, ce n’est qu’un mythe pur et simple. On  ne peut pas la trouver dans la nature elle-même. Elle réside dans l’imagination,  dans les fantaisies ou dans la cécité volontaire de l’homme qui la  regarde.
Les gens ordinaires attendent jusqu’à ce que la vie leur  ait divulgué ses secrets, mais à quelques-uns, aux élus, les mystères de la vie  sont révélés avant que le voile n’ait été retiré. L’art en est parfois  responsable, principalement l’art de la littérature qui s’occupe directement des  passions et de l’intellect...
 
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