Valéry Paul Ecrivain né en 1871 et décédé a Paris en 1945
L'éditeur Gaston Gallimard, a demandé à Valéry à recueillir et à réviser la poésie, il avait écrit dans les années 1890. Plan original de Valéry était de produire un poème d'une quarantaine de lignes, mais il a fini avec une de ses œuvres majeures, La Jeune pataque, qui lui valut une célébrité immédiate.
L'artiste vit dans l'intimité de son arbitraire et dans l'attente de sa nécessité.
L'avenir n'est plus ce qu'il était.
L'espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide.
L'esprit condamne tout ce qu'il n'envie pas.
L'esprit débrayé de l'acte, donne aussitôt une indéfinité incohérente.
L'esprit est une puissance de prêter à une circonstance actuelle les ressources du passé et les énergies du devenir.
L'esprit, me disait un homme d'esprit, ce n'est que la bêtise en mouvement; et le génie, c'est la bêtise en fureur.
L'Histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout.
L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir; mais associée à l'indépendance de l'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.
L'historien fait pour le passé ce que la tireuse de cartes fait pour le futur. Mais la sorcière s'expose à une vérification et non l'historien.
L'homme de génie est qui m'en donne.
L'homme est absurde par ce qu'il cherche, grand par ce qu'il trouve.
L'homme est animal enfermé - à l'extérieur de sa cage. Il s'agite hors de soi.
L'homme heureux est celui qui se retrouve avec plaisir au réveil, se reconnaît celui qu'il aime d'être.
L'homme moderne est l'esclave de la modernité: il n'est point de progrès qui ne tourne pas à sa plus complète servitude.
L'homme n'est pas si simple qu'il suffise de le rabaisser pour le connaître.
L'homme se pare de ses chances.
L'homme vaut-il la peine de déranger un Dieu pour le «créer»?
L'idéal est une manière de bouder.
L'imbécile est celui qui ne sait se servir, qui n'a pas l'idée de se servir, de ce qu'il possède. Tout le monde en est là.
L'impuissance du rêveur n'est pas toujours visible; mais quand il faudrait agir réellement elle paraît; alors, l'absurde naît.
L'incohérence d'un discours dépend de celui qui l'écoute. L'esprit me paraît ainsi fait qu'il ne peut être incohérent pour soi-même.
L'inconscience c'est le jeu même de la connaissance, son fonctionnement incessant et son entraînement.
L'individu est la plus étrange invention de l'homme.
L'univers n'existe que sur le papier. Aucune idée ne le représente. Aucun sens ne le montre. Cela se parle et rien de plus.
L'inspiration est l'hypothèse qui réduit l'auteur au rôle d'un observateur.
L'intelligence : Faculté de reconnaître sa sottise.
L'interprétation des sensations et des images dans le rêve se fait linéairement, sans user de passages par une autre dimension.
L'objet d'un vrai critique devrait être de découvrir quel problème l'auteur s'est posé (sans le savoir ou le sachant) et de chercher s'il l'a résolu ou non.
L'objet profond de l'artiste est de donner plus qu'il ne possède.
L'oreille est le sens préféré de l'attention. Elle garde en quelque sorte, la frontière du côté où la vue ne voit pas.
L'orgueil est le sentiment d'être nés pour quelque chose que seuls nous pouvons concevoir, et cette chose plus grande et plus importante que tout autre.
L'un, le plus sage, sans doute; l'autre, peut-être, le plus fou des mortels; mais par là, l'un et l'autre, les plus passionnants personnages du monde.
L'univers n'est qu'un défaut dans la pureté du non-être.
La bêtise n'est pas mon fort.
La cause de la dépopulation? La présence d'esprit.
La connaissance est l'acte qui est donné, le seul, de la propriété d'additivité indéfinie et spontanée.
La définition du Beau est facile: il est ce qui désespère.
La facilité n'explique pas tout; et le vice a ses sentiers aussi ardus que ceux de la vertu.
La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force.
La forme seule conserve les oeuvres de l'esprit.
La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas.
La jeunesse est une manière de se tromper qui se change assez vite en une manière de ne plus même pouvoir se tromper.
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