samedi 3 décembre 2011

Citations: Paul Valery


Valéry Paul Ecrivain né en 1871 et décédé a Paris en 1945
" L'acte même d'écrire, il a décidé, a été l'un de vanité, et mis à se libérer à n'importe quel coût, à partir de ces mensonges: la littérature et le sentiment. Pendant ce temps, il a publié deux œuvres en prose. En Introdution de la Méthode de Léonard da Vince (1894) il a affirmé que "toute critique est la cause du travail que dans les yeux de la loi du criminel est la cause du crime. Loin plutôt sont-ils à la fois les effets." La Soirée avec Monsieur Teste (1896), qui vint à être la première partie de son cycle de Teste.


En toute chose inutile, il faut être divin. Ou ne point s'en mêler.

Enrichissons-nous de nos différences mutuelles.

Entre deux mots il faut choisir le moindre.

Entre l'ordre et le désordre règne un moment délicieux.

Entre les hommes, il n'existe que deux relations: la logique ou la guerre.

Essentiellement le rêve est actuel. Il comporte bien un passé et un futur, mais immédiatement convertibles en actuel, en espèces. Ce passé et ce futur ne résistent pas à leur présence. Elle en fait le présent ,l'actuel.

Est prose l'écrit qui a un but exprimable par un autre écrit.

Excellent de ne pas trouver le mot juste ,cela y peut prouver qu'on envisage bien un fait mental, et non une ombre du dictionnaire.

Faire est le propre de la main.

Faut-il que des gens soient bêtes pour me trouver intelligent!

Génie! O longue impatience!

Grand homme est celui qui laisse après soi les autres dans l'embarras.

II n'y a pas d'oeuvre achevée, il n'y a que des oeuvres abandonnées.

Il emportait je ne sais quel embarras dans sa tête, causé par ce qu'il venait d'entendre: quelque chose qu'il ne pouvait arriver ni à penser, ni à oublier.

Il en est qui sont véridiques pour n'avoir point de quoi mentir.

Il est assez rare que la société des femmes ne nous contraigne aimablement à la comédie; et c'est pourquoi nous préférons parler avec des hommes, à moins que nous ne préférions la comédie.

Il est beaucoup plus simple de construire un univers que d'expliquer comment un homme tient sur ses pieds.

Il est clair que toute «tentation» résulte de l'action de la vue ou de l'idée de quelque chose qui éveille en nous la sensation qu'elle nous manquait.

Il est commode de couper ou de couronner une tête, mais dérisoire à la reflexion. C'est croire que cette tête enferme une Cause Première.

Il est des circonstances qui maximisent la sensibilité et la volonté de l'analyse, parmi lesquelles est l'habitude de s'y livrer.

Il est gênant et fatigant de faire figure de grand homme: ceux qui s'y plaisent font pitié.

Il est impossible de dire au Monde, au Corps: je ne veux rien de toi, mais ne veuille rien de moi.

Il est remarquable que la dictature soit à présent contagieuse, comme le fut jadis la liberté.

Il faut disputer des goûts et des couleurs. D'abord parce que toute dispute se réduit à cette espèce, et qu'il faut que l'on dispute.

Il faut être léger comme l'oiseau et non comme la plume.

Il faut être profondément injuste. Sinon ne vous en mêlez pas. Soyez juste.

Il faut juger à froid et agir à chaud.

Il faut n'appeler Science: que l'ensemble des recettes qui réussissent toujours. Tout le reste est littérature.

Il faut toujours s'excuser de bien faire , rien ne blesse plus.

Il me semble parfois qu'entre la recherche et la découverte, il s'est formé une relation comparable à celle qui s'institue entre la drogue et l'intoxiqué.

Il n'existe pas d'être capable d'aimer un autre être tel qu'il est. On demande des modifications, car on n'aime jamais qu'un fantôme. Ce qui est réel ne peut être désiré, car il est réel.

Il n'y a d'universel que ce qui est suffisamment grossier pour l'être.

Il n'y a point de puissance capable de fonder l'ordre sur la seule contrainte des corps par les corps. Il y faut des forces fictives.

Il reste d'un homme ce que donnent à songer son nom, et les oeuvres qui font de ce nom un signe d'admiration, de haine ou d'indifférence.

Il y a de la pauvreté d'esprit à être toujours d'accord avec soi-même.

Il y a des choses que l'on peut dire aux autres; et d'autres qu'on ne peut dire qu'à soi-même.

Il y a des traits de sottise aussi considérables, aussi rares, aussi précieux que des traits d'esprit.

Il y a là une aberrance de la sensibilité, qui a cet intérêt de traverser l'idée simpliste de finalité.

Il y a trois sortes de femmes: les emmerdantes, les emmerdeuses et les emmerderesses.

Intelligence: faculté de reconnaître sa sottise.

J'aime Descartes à cause de la pureté simple et grandiose de son être, de la fermeté de sa pensée, de l'impression générale d'honnêteté et d'ordre qui paraît dans toute sa démarche...

J'aime mieux être lu plusieurs fois par un seul qu'une seule fois par plusieurs.

Je deviens terriblement moi-même. Peut-être par réaction contre tout ce qui me contraint de plus en plus à être un autre.

Je m'étais fait une île intérieure que je perdais mon temps à reconnaître et à fortifier.

Je me suis rarement perdu de vue; je me suis détesté, je me suis adoré; puis nous avons vieilli ensemble.

Je n'admire pas la chance mais ce qui multiplie les chances.

Je n'ai pas voulu dire, j'ai voulu faire.

Je n'aime rien tant que ce qui va se produire: et jusque dans l'amour, je ne trouve rien qui l'emporte en volupté sur les premiers sentiments. De toutes les heures du jour, l'aube est ma préférée.

Je n'hésite pas à le déclarer, le diplôme est l'ennemi mortel de la culture.

Je ne sais pas ce qu'est la conscience d'un sot, mais celle d'un homme d'esprit est pleine de sottises.

Je vous jure qu'il faut se tromper, et que rien d'excellent ne peut dériver de l'expérience d'autrui.

L'accomplissement de nos désirs ne nous éloigne pas toujours de notre perte.

L'action est une brève folie.

L'âme, l'âme aux yeux noirs, touche aux ténèbres mêmes, Elle se fait immense et ne rencontre rien...Entre la mort et soi, quel regard est le sien!

L'âme, l'esprit, l'individualité, la pensée, etc. sont des produits encore instables d'une adaptation au fortuit.

L'amertume vient presque toujours de ne pas recevoir un peu plus que ce que l'on donne.

L'amour consiste à pouvoir être bêtes ensemble.

L'amour est-il pas dégoûtant avec tous ses jus, ses sueurs, ses baves, et ses chaleurs.

L'art de faire cette tresse de 2 êtres qui finit par haleter et se tordre comme le feu  que parcourent des frissons immenses  qui se détord dans un calme suprême.

L'art est l'image de la pensée.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire