Caché tel le plus grand des secrets. Une forme de pudeur pour garder ce moi dans un tête-à- tête langoureux.
Le plus langoureux dans tout ce journal était ce combat féroce dans la dualité de Stendhal.
Il veut être lui, car son essence est forcément ce qu'elle est mais en même temps il veut être autrui pour échapper à la condition de son entourage. A la condition de ce qu'il est.
Mais la stupeur la plus grande est la sauvagerie littéraire de l'objet, ce journal écrit viscéralement sans attention particulier à un style. Et comment ne pas voir dans cette effervescence le plus grand hommage à la littérature.
J'ai perdu presque tout mon enthousiasme pour les grands écrivains. Leur basse et petite vanité a coupé le cou à mon admiration.
Journal
J'ouvre, et vois une lettre ainsi conçue: Le ministre secrétaire d'Etat s'empresse de prévenir monsieur de Beyle qu'il a été nommé auditeur au Conseil d'Etat, par décret du 1er de ce mois.
Journal
Je dois chercher à me donner beaucoup de temps pour le travail; pour cela, m'appliquer à en perdre le moins possible en bagatelles.
Journal
Je n'écris plus les souvenirs charmants, je me suis aperçu que cela les gâtait.
Journal, 6 avril 1805
Je ne b... pour aucun livre, et ce n'est que dans cet état heureux que je lis avec fruit, avec augmentation de mon magasin d'idées.
Journal, 15 septembre 1813
Je ne me méfie pas assez de la mémoire des sots, c'est le côté par lequel ils réparent leur sottise.
Journal, 17 mars 1808
Je suis donc d'avis que le caractère de la force est de se f... de tout et d'aller en avant.
Journal
Je suis, ainsi que beaucoup d'autres, embarrassé lorsqu'il s'agit d'enfiler une femme honnête.
Journal, 1801.
La comédie a un grand avantage sur la tragédie: c'est de peindre les caractères; la tragédie ne peint que les passions.
Journal, 6 juin 1804
La tristesse, lorsqu'on connaît le monde, prouve qu'on a des passions que l'impossibilité de les satisfaire n'a pas encore pu guérir.
Journal, 2 mai 1805
La tristesse, lorsqu'on connaît le monde, prouve qu'on a des passions que l'impossibilité de les satisfaire n'a pas encore pu guérir. - La tristesse de qui ne connaît pas le monde, prouve la lâcheté qui désespère de réussir.
Journal, 2 mai 1805
Laissez la bonne conduite et l'amour de l'étude. Mon exemple fait voir où ces qualités conduisent. Livrez-vous à l'intrigue seule.
Journal, 3-4 mai 1805
Le grand inconvénient de la civilisation, c'est l'absence du danger.
Journal, 21 novembre 1819
Le lacrima christi est imbuvable pour moi. C'est du vin ordinaire de Bourgogne dans chaque bouteille duquel on aurait fait fondre deux livres de sucre.
Journal, 11 octobre 1811
Le plus ou moins de finesse qu'on met à satisfaire les besoins de l'amour-propre, besoins aussi nécessaires que celui de boire et de manger, indique la classe à laquelle appartient l'individu.
Journal, 17 avril 1810
bibliothèques sont particulièrement utiles pour les livres médiocres qui, sans elles, se perdraient.
Journal, 1815
Les héros ont leurs accès de crainte, les poltrons des instants de bravoure, et les femmes vertueuses leurs instants de faiblesse. - C'est un grand art que de savoir juger et saisir ces moments.
Journal, 10 décembre 1801
M. Marc, premier médecin du roi, très facétieux pour médecin, à M. Vivien: «Vous êtes le plus populaire des préfets de Paris). Toutes les filles ont toujours dit: Vit viens.»
Journal, 1837
Mépris outré, par l'abaissement excessif des coins de la bouche.
Journal, 21 mai 1813
Un mystique ne rit pas. Un être triste est, de bonne foi, injuste envers Molière, comme un malade se dégoûte des aliments les plus sains.
Journal, 13 août 1816
Veux-tu doubler ton esprit? - Conduis-le avec ordre.
Journal, 10 juillet 1810
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