Stendhal
(Grenoble, 23 janvier 1783 - Paris, 23 mars 1843)
Après une enfance grenobloise sombre et révoltée, Henri Beyle "monte" à Paris sous le prétexte de préparer l'école polytechnique. Il loge chez son cousin Pierre Daru qui le fait travailler au ministère de la Guerre et l'emmène avec lui lors de la campagne d'Italie. Après quelques années de formation (1802-1806), il entre, toujours grâce à Daru, dans l'intendance comme commissaire des guerres. En 1810, il est nommé auditeur au Conseil d'État et attaché à l'administration de la maison de l'Empereur. C'est l'apogée de sa carrière. En 1812, c'est la campagne de Russie. Il est un des survivants du passage de la Bérézina. Il ne quitte le service qu'en 1814. Il se retrouve à demi-solde, sans place, endetté. Il passe alors six ans en Italie mais la police autrichienne, le soupçonnant d'être un "carbonaro", le fait rentrer en France. Il n'a pas de position officielle, mais il est connu dans les salons littéraires comme ceux de Juliette Récamier.
L'air triste ne peut être de bon ton; c'est l'air ennuyé qu'il faut. Si vous êtes triste, c'est donc quelque chose qui vous manque, quelque chose qui ne vous a pas réussi.
L'abbé Pirard examina Julien sur la théologie, il fut surpris de l'étendue de son savoir.
Jusqu'au dîner, Mme de Rénal n'eut pas un instant à donner à son prisonnier.
Julien, indigné de sa lâcheté, se dit: Au moment précis où dix heures sonneront, j'exécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me brûler la cervelle.
Julien, de son côté, trouvait dans les façons de la maréchale un exemple à peu près parfait de ce calme patricien qui respire une politesse exacte et encore plus l'impossibilité d'aucune vive émotion.
Jusqu'au dîner, Mme de Rénal n'eut pas un instant à donner à son prisonnier.
Julien se sentit bientôt parfaitement isolé au milieu de cette famille. Tous les usages lui semblaient singuliers, et il manquait à tous. Ses bévues faisaient la joie des valets de chambre.
Julien sauta le mur d'une terrasse, fit à couvert une cinquantaine de pas, et se remit à fuir dans une autre direction.
Julien répondait à tous d'un air sombre qui tenait à distance.
Julien fut saisi d'une envie démesurée de purger la terre d'un de ses plus lâches coquins.
Julien découvrait chez presque tous un respect inné pour l'homme qui porte un habit de drap fin
Julien avait compris que se laisser offenser impunément une seule fois par cette fille si hautaine, c'était tout perdre.
Je ne vois que la condamnation à mort qui distingue un homme, pensa Mathilde: c'est la seule chose qui ne s'achète pas.
Je ne suis pas du bois dont on fait les grands hommes, puisque je crains que huit années passées à me procurer du pain ne m'enlèvent cette énergie sublime qui fait faire les choses extraordinaires.
J'ai assez vécu pour voir que différence engendre haine.
Il savait bien que le lendemain dès huit heures du matin, Mathilde serait à la bibliothèque; il n'y parut qu'à neuf heures, brûlant d'amour, mais sa tête dominait son coeur.
Il s'était dit qu'aucune dame comme il faut ne daignerait lui parler que quand il aurait un bel uniforme.
Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu'ils allaient porter à la scie.
Il n'y a point de droit naturel: ce mot n'est qu'une antique niaiserie. Avant la loi, il n'y a de naturel que la force du lion, ou le besoin de l'être qui a faim, qui a froid, le besoin en un mot.
Il était tellement tremblant que ses genoux se dérobaient sous lui, et il fut forcé de s'appuyer contre le mur
Il était sur le point d'avouer à Madame de Rênal l'ambition qui jusqu'alors avait été l'essence même de son existence.
Il était dans cet état d'étonnement et de trouble inquiet où tombe l'âme qui vient d'obtenir ce qu'elle a longtemps désiré. Elle est habituée à désirer, ne trouve plus quoi désirer, et cependant n'a pas encore de souvenirs.
Il avait pour concurrent un fabricant fort riche, qu'il fallait absolument refouler à la place de second adjoint.
Il avait besoin d'y voir clair dans son âme, et de donner audience à la foule de sentiments qui l'agitaient.
Faudra-t-il que tout Verrières fasse des gorges chaudes sur ma débonnaireté?
Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route.
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