lundi 5 décembre 2011

Citations Alain- Emile-Auguste Chartier


Alain- Emile-Auguste Chartier Philosophe et journaliste français1868 – 1951 


Il est bon d'avoir un peu de mal à vivre et de ne pas suivre une route tout unie.

Il est de nécessité que tout homme apprenne à lire et à écrire avant d'apprendre à penser. Tout langage est d'abord ramage et gazouillement, comme des oiseaux.

Il faut appeler bavardage ce genre de conversation vide et agréable où les sympathies, les antipathies, les mouvements du cœur humain, les singularités du caractère et de l'humeur, sont l'objet principal.

Il faut croire, espérer et sourire; et avec cela travailler.

Il faut qu'une vérité soit révélée; non pas une vérité neuve, mais au contraire vieille comme les rues, et cent fois prouvée.

Il n'est pas bon que le pouvoir d'observer se développe plus vite que l'art d'interpréter.

Il n'est pas difficile d'avoir une idée. Le difficile, c'est de les avoir toutes.

Il n'est pas difficile d'être malheureux; ce qui est difficile c'est d'être heureux; ce n'est pas une raison pour ne pas essayer; au contraire; le proverbe dit que toutes les belles choses sont difficiles.

Il n'est pas évident que le culte des belles-lettres ne coûte rien à la justice; toujours est-il qu'on en reçoit une coutume de se plaire aux mythes et de s'y attarder.

Il n'y a de bonheur possible pour personne sans le soutien du courage.

Il n'y a de paix qu'entre esprit et esprit.

Il n'y a de progrès, pour nul écolier au monde, ni en ce qu'il entend, ni en ce qu'il voit, mais seulement en ce qu'il fait.

Il n'y a guère que le sublime qui puisse nous aider dans l'ordinaire de la vie.

Il n'y a point d'homme qui apprenne plus promptement que le peintre à se défier de ses pensées.

Il n'y a point d'ivresse égale à celle d'un homme qui a gagné un million et qui se prépare à le perdre. Celui qui arrivera à cette ataraxie en mouvement peut se vanter d'être au-dessus du sort.

Il n'y a qu'une chose qu'on veuille avoir réellement, et non pas seulement en apparence, c'est un bon jugement; seulement chacun croit qu'il a le jugement bon.

Il n'y a qu'une méthode pour inventer, qui est d'imiter. Il n'y a qu'une méthode pour bien penser, qui est de continuer quelque pensée ancienne et éprouvée.

Il n'y a rien au monde que nous sentions aussi précisément et délicatement que le courage et son contraire; et peut-être, en toutes les nuances du sentiment, ne sentons-nous jamais que cela.

Il vaut mieux ne pas penser que penser hors de soi.

Il y a chez les femmes une vanité d'apparence qui est réellement de nécessité pour elles. Il faut qu'elles soient considérées, maquillées, parées.

Il y a de ces visages qui portent affiché comme un blâme universel.

Il y a des pédagogues qui rendraient les enfants paresseux pour toute la vie, simplement parce qu'ils veulent que tout le temps soit occupé.

Il y a des raisons pour tout. Si la guerre vient, on dira qu'on avait donc raison de la préparer; si la paix suit, on dira que c'est en préparant la guerre qu'on assure la paix.

Il y a deux espèces d'hommes, ceux qui s'habituent au bruit et ceux qui essaient de faire taire les autres.

Il y a deux expériences, l'une qui alourdit et l'autre qui allège.

Il y a du supplice dans la passion, le mot l'indique.

Il y a l'avenir qui se fait et l'avenir qu'on fait. L'avenir réel se compose des deux.

Il y a toujours de la bonne foi dans les querelles; et c'est par la qu'elles sont difficiles à apaiser.

Il y a une bonté qui assombrit la vie, une bonté qui est tristesse, que l'on appelle communément pitié.

Il y a une forte raison de ne pas dire au premier arrivant ce qui vient à l'esprit, c'est qu'on ne le pense point.

J'ai le sentiment quelquefois de parler à des penseurs fatigués depuis leur naissance, et qui ne savent ni dormir, ni ajourner les pensées, ni rire.

J'ai remarqué que tout ce qui arrive d'important à n'importe qui était imprévu et imprévisible.

Lorsqu'on s'est guéri de la curiosité, il reste sans doute à se guérir aussi de la prudence.

J'ai souvent envie de demander aux femmes par quoi elles remplacent l'intelligence.

J'aime mieux une pensée fausse qu'une routine vraie.

J'arrive à me prouver à moi-même, de la façon la plus satisfaisante, que deux et deux font quatre; et c'est bien quelque chose à prouver, car deux et deux ne sont point la définition de quatre; quatre c'est trois plus un.

J'en viens à ceci, que les travaux d'écolier sont des épreuves pour le caractère, et non point pour l'intelligence. Que ce soit orthographe, version ou calcul, il s'agit de surmonter l'humeur, il s'agit d'apprendre à vouloir.


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