Gilles Archambault, Né à Montréal en 1933, fêtera bientôt cinquante ans d’écriture. Réalisateur mais aussi animateur d’émissions sur le jazz et la littérature, il a travaillé à Radio-Canada de 1963 à 1992. Son émission «Jazz soliloque» fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine. Chroniqueur à l’émission de Joël Le Bigot (Pourquoi pas dimanche?).
Il faut tout faire pour conjurer l'intolérance, même des romans.
Je sais qu'il y a des vérités qui ne sont que littéraires.
On ne peut réduire les autres à l'ordinaire que si, fort de sa propre médiocrité, on se juge supérieur.
Ce qu'il peut être enivrant de se sentir étranger au monde! On a toujours l'impression d'être en voyage.
Dès que l'on a trop de certitudes, on n'avance plus. Il faut se surpasser dans la vie. Je n'oublie jamais qu'un jour, il faudra bien cesser de progresser, que la vieillesse viendra, puis la mort, mais au moins, j'aurai fait quelque chose.
L'homme doit prendre conscience de ses abîmes pour mieux les contourner.
En présence d'un être, on dirait que ce ne sont pas tellement les paroles qui comptent, mais leur musique. Et que dire de la beauté des gestes, du mouvement des yeux et des lèvres? Il y a comme une fascination qui met un voile entre vous et l'autre.
J'y crois, moi, à l'honneur, c'est pour ça que je n'ai pas réussi.
L'amitié qui n'est pas discrète est dangereuse.
L'amour, il faut l'avoir vu chez les autres pour le comprendre vraiment. On ne s'aperçoit que de son absence.
Le bonheur est fragile et ne survit que si on est conscient de sa précarité.
Les hommes qui se disent couverts d'amis me font peur, je crains toujours qu'ils ne veuillent ajouter mon nom à leur liste.
Mieux vaut l'absence que l'agressivité.
Plus on avance dans la vie, moins on revoit les gens. C'est aussi bien ainsi.
Pourquoi l'amour ne permettrait-il que rarement la permanence des liens que crée l'amitié.
Quand on me pose la question: «M'aimes-tu?» je me sens coupable. Je m'en veux de ce reproche qu'on me fait. Et du coup, je n'aime plus. Pour quelques instants.
Qui viendra défaire ma bibliothèque quand j'aurai quitté ce monde? Je ne lui en veux surtout pas. Qu'il sache que j'ai trouvé dans la fréquentation des livres un incommensurable réconfort.
Rares sont les hommes qui additionnent les bonheurs. C'est à peine s'ils peuvent s'approcher d'une femme à la fois.
S'habituer à suivre sa voie sans prêter trop attention à ce qui se déroule autour de soi. Ne pas craindre d'être nombriliste. Peut-être est-ce de cette façon qu'on peut le moins heurter les autres.
Seigneur, donnez-nous le courage de vivre comme si nous croyions à l'enthousiasme; donnez-nous la grâce de vivre notre néant dans des élans de création libératrice. Puissions-nous nous aveugler jusqu'au tourbillon final!
Si je me mettais à croire à quelque chose, ce que je ne souhaite pas, c'est à l'anarchie que je croirais.
Toute découverte me paraît bonne à faire, et cela avec la certitude que rien ne sert à rien en dernière analyse, que bientôt on m'enterrera et que tout aura été inutile.
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